Aménagement VIP © Boeing
Au lendemain de la dernière guerre, la plupart de ces avions étaient des versions militaires grossièrement aménagées, aujourd’hui ce sont des avions d’affaires tels que les Dassault Falcon, mais aussi - et de plus en plus - des avions de ligne réaménagés. Ceci n’a pas échappé aux constructeurs comme Airbus, qui a créé sa filiale d'aménagement pour VIP. Benoît Defforge, PDG d'Airbus Corporate Jet Centre nous explique le développement de ce marché que se partagent les clients privés et gouvernementaux.Plus de 170 avions ont déjà été vendus. Une offre diversifiée va de la gamme des A320 (surface d'environ 90 m²), aux A340 ou A330 (récemment acquis par le gouvernement) de 200 m², jusqu’au A380 qui offre une surface de plus de 400 m² ! Un client, s’est d’ailleurs déjà manifesté pour en faire l’acquisition.
Le prix dépend de la taille de l’avion et du choix de son aménagement, la version de base du plus petit (la gamme des A320) coûte aux environs de 70 millions d’euros, et pour deux fois plus grand, cela coûte trois fois plus cher ! (l’A330 présidentiel a coûté plus de 360 millions d’euros compte tenu des équipements demandés).
Mais ces avions servent aussi l'image des pays concernés. Ainsi nos présidents se déplaçaient en Concorde, non seulement pour le gain de temps, mais aussi comme ambassadeur de la technologie Française.
Les indicatifs des vols présidentiels ont un code : "Air force one" pour le président des Etats-Unis, "Cotam 1" pour le président Français, et même le vol papal est quelquefois surnommé "ShepherdOne" (Berger One) par la presse !
Si les avions présidentiels sont le plus souvent des avions opérationnels et non pas de luxe, comme pour les acquisitions de riches particuliers. Il y a quand même quelques exceptions, comme celui de l’A340 de l’ex-président tunisien Ben Ali, refait à neuf pour un relooking complet, façon VIP, signé Louis Vuitton ! Coût estimé de l'opération: 300 à 360 millions d’euros. Après la révolution, la compagnie Tunisair propriétaire, s’est empressée de revendre l’avion, mais ce n’est pas si facile de trouver un nouveau propriétaire qui ait les mêmes goûts.
Jean Claude Mangou, ancien pilote d’air France, Chef de la subdivision Airbus a eu le privilège de transporter le pape en personne, il nous explique le caractère particulier et les mesures de sécurité qu’engendre le transport d’une telle personnalité.
Il lui est arrivé également de transporter des chefs d’états Africains se rendant à une conférence internationale : une situation qui pourrait changer la donne géopolitique en cas d’accident.
C’est tout le professionnalisme que l’on demande aux pilotes : gérer le stress, ne pas subir la pression due à la présence de grandes personnalités et à l’importance qu’ils accordent d’arriver à bon port. C’est probablement l’un des facteurs aggravants de l’accident qui a coûté la vie du président polonais et d’une partie de son gouvernement il y a deux ans à Smolensk pour un voyage officiel.
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