samedi 8 mars 2014

Des nouveaux sièges...

Etre assis confortablement dans un avion,cela devient difficile..a l"heure ou l'on prône la "densification" de l'espace, ou l'on fait la chasse au poids et ou chaque valise peut coûter très chère a emmener..voici un nouveau siège léger et pourtant confortable qui permet de gagner de la place et du poids...




Le premier contact est favorable. Testé sur l'estrade d'une salle de conférence à l'Aéro-Club de France, le siège Titanium Seat de classe économique cale bien le dos. La mousse sous le revêtement en cuir synthétique se moule au corps, mais reste assez ferme. La qualité de l'assise est indéniablement confortable avec cette inclinaison non réglable de 18 degrés. Reste à voir, en vol, le comportement face aux vibrations et aux mouvements de l'avion. Les accoudoirs, qui tombent bien sous les avant-bras, sont fixes. Dommage, car les trois places de front, traitées en banquette, auraient permis de s'allonger quand l'avion n'est pas rempli. Relevable, l'accoudoir est plus fragile, nous explique Antoine Ferretti, P-DG d'Air Méditerranée, premier client de cette nouvelle génération de sièges d'avion. Il souhaite un produit à la fois rustique, simple à entretenir et de haute technologie.
Autre point fort pour le passager, la structure du dossier, au lieu d'être métallique, fait appel à une toile en composite, un trampoline en quelque sorte, qui amortit les éventuels coups de genou du passager assis à la rangée suivante. À revoir, la tablette en composite qui exige d'être déverrouillée avant d'être abaissée. Pas d'écran vidéo sur cette première version, mais Expliseat, la start-up qui a lancé ce siège, y travaille pour le proposer en option, même si les tablettes numériques semblent devenir aujourd'hui le compagnon audio-vidéo préféré des passagers. Le revêtement du siège, bleu foncé aux couleurs de la compagnie, fait appel au cuir synthétique (polyuréthane), trois fois plus léger que le cuir naturel, plus facile à entretenir, mais pas beaucoup moins cher qu'une peau de vache même bas de gamme. 

Amortis en trois ans

Grâce aux matériaux composites, le Titanium Seat est moins épais et permet de gagner cinq centimètres de plus pour les jambes. C'est ce que pourront découvrir, en juin prochain, les 220 passagers d'Air Méditerranée qui embarqueront à bord des Airbus A321 de la compagnie. Ceux-ci sont affrétés notamment par les voyagistes Fram et Go Voyages vers les destinations du bassin méditerranéen. La première commande du nouvel équipement Titanium Seat passée à Expliseat vient d'être officialisée et se monte à un million de dollars. Ce siège, révélé l'an dernier au Bourget, pèse 4 kilos, le poids moyen d'une chaise de cuisine, et semble être aujourd'hui le plus léger au monde proposé en classe économique pour moyen-courrier. Pour faire moins lourd, il faut tendre des toiles entre des tubes, comme c'est le cas sur les avions militaires qui transportent des parachutistes.
Comme son nom l'indique, le Titanium Seat fait largement appel au métal éponyme pour les pièces métalliques et aux matériaux composites pour le reste. Au total, une trentaine de pièces contre près de 300 sur un siège classique pesant 8 à 15 kilos selon les générations. Cette simplification génère des économies en maintenance. Conséquence, cela limite les retards en escale quand il y a un seul élément à changer au lieu de cinq.
Proposé pour l'instant en rénovation sur les Airbus A320 et les Boeing 737 existants, il permet donc de gagner cinq centimètres entre deux rangées. Les compagnies peuvent alors densifier l'avion avec une ou deux rangées de sièges ou, comme Air Med, améliorer le confort des passagers en leur faisant bénéficier de ces cinq centimètres. Pour Antoine Ferretti, le retour sur investissement sera rapide : "Avec 2 à 3 % de consommation de carburant en moins due aux sièges plus légers, nous allons économiser près de 330 000 dollars par an et les amortir en trois ans." Sans compter les rejets moindres de CO2.

La start-up Expliseat - 20 salariés et le double chez ses sous-traitants - est actuellement en négociation avancée avec six autres compagnies aériennes. Le business plan prévoit, en rythme de croisière, de rééquiper les cabines de 170 avions par an. Soit plus de 100 millions de chiffre d'affaires annuel à court terme, un pari qui a intéressé notamment Christian Streiff, l'ancien patron de Peugeot, un des apporteurs de capitaux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire