samedi 20 octobre 2012

Avion présidentiel qui coute cher...


Si mon but n'est pas de "juger" tel ou tel président sur son comportement vis a vis de ses concitoyens, je vais m'intéresser a un coté plus "pragmatique". Les présidents ont toujours utilisés des avions pour se déplacer dans le vaste monde, et cela est tout à fait normal. Mais, a force de vouloir "trop bien faire", ou plus exactement a vouloir être "de plus en plus vertueux et soigner son image", on arrive a des problèmes sans vraies solutions.. Tout les pilotes savent qu'un appareil qui ne vole pas est un appareil qui coute de l'argent.....Voici ce qui se passe actuellement avec l'avion présidentiel tel que nous le révèle l'article du Point :



Doit-on se féliciter de voir le chef de l'État sous-utiliser l'avion présidentiel ? Cet Airbus A330, cadeau empoisonné de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, même laissé au sol, coûte cher au contribuable français. Les coûts fixes (amortissement, maintenance, entrainement des équipages, stationnement) sont considérables, au point que l'on peut se demander si une telle danseuse est compatible avec les dépenses de l'État en période de restrictions.
Son coût d'acquisition de 176 millions d'euros reste comparable à celui du même Airbus A330 acheté par une compagnie aérienne. Mais, différence majeure, un tel avion exploité par Air France, Air Caraïbes, Corsair ou XL Airways vole 4 000 à 5 000 heures par an. Et non pas une cinquantaine d'heures en près de six mois, comme c'est le cas de l'ex-Air Sarko One. Les pilotes, fournis par l'armée de l'air pour voler en toute sécurité, doivent continuer de s'entraîner sur les simulateurs de vol d'Air France. Des vols à vide sont même organisés comme ceux vers La Réunion et Mayotte le 12 août dernier.

Accompagnés d experts du transport aérien et de l'aviation d'affaires, nous avons donc étudié l'ensemble des solutions qui s'offrent à l'Élysée pour réduire ce poste budgétaire. L'État pourrait se séparer de l'A330 et affréter ponctuellement des appareils comparables pour les déplacements présidentiels. Ce serait difficile d'en tirer un juste prix : le marché mondial d'occasion, petite niche d'une poignée d'appareils, est déjà saturé par des avions comme l'A340 et le B737 du Tunisien Ben Ali, ou encore ceux de l'Égyptien Moubarak.
La configuration de la cabine (chambre, salle de bains, salle de conférences, etc.) de l'Airbus français réserve ce type d'avion à des acquéreurs peu nombreux : gouvernements ou multinationales. Maître à penser dans l'art d'utiliser les flottes gouvernementales (à des fins publiques ou privées), François Mitterrand louait et n'hésitait pas à mobiliser deux Concorde d'Air France au cas où l'un tomberait en panne. Mais aujourd'hui, la flotte d'Air France n'est que rarement sous-employée.
En revanche, la solution de louer l'avion présidentiel à des utilisateurs privés quand l'Élysée ne l'utilise pas, c'est-à-dire une majeure partie de l'année, permettrait d'équilibrer son exploitation. Cette solution a été retenue par la Belgique pour gérer l'Airbus A330 mis à disposition de la famille royale et du gouvernement. Cet appareil, quand il ne vole pas pour l'État belge, est intégré à la flotte de la compagnie Brussels Airlines et dessert l'Afrique. Au Maroc, un Boeing 747-400 est également partagé entre l'État et la compagnie nationale. L'Airbus français ne se prête pas exactement à la même transposition, compte tenu de l'aménagement de sa cabine. Mais cette dernière conviendrait parfaitement à des voyages haut de gamme de motivation de salariés, à un conseil d'administration d'une grande société ou à la tournée d'un grand orchestre ou d'une troupe de théâtre...

Que sont justement devenus les deux Airbus A319 gouvernementaux qui ont été remplacés depuis 2010 par l'A330 ? "Chirac" et "Jospin", comme les surnommaient les militaires de la base aérienne de Villacoublay, avaient été commandés en 2000 en pleine cohabitation difficile, évitant au président et au Premier ministre de faire avion commun pendant des vols souvent longs où l'on s'épanche, notamment auprès de la presse et des invités. Lionel Jospin, lors d'un voyage aérien, n'avait-il pas jugé Chirac "fatigué, vieilli, victime de l'usure" ?
Ces deux Airbus, en excellent état avec peu d'heures de vol, n'ont pas été ferraillés mais revendus avec leur aménagement présidentiel (chambre, salon-bureau et cabine d'une quarantaine de sièges). L'un (l'ex F-RBFA, n° 1485, "Chirac") a été racheté par TAG Aviation Asia et vole aujourd'hui pour une société de tourisme et de casinos basée à Singapour. L'autre (l'ex F-RBFB, n° 1556, "Jospin"), rebaptisé la "Pointe Sarène" - nom donné aux appareils du chef de l'État sénégalais -, porte les couleurs de la République du Sénégal. La transaction avait été négociée par Karim Wade, alors ministre d'État, de la Coopération et des Transports du Sénégal et fils de l'ancien président Abdoulaye Wade. Les 32 millions d'euros auraient bien été versés, nous assure le Quai d'Orsay, contredisant des sources locales affirmant le contraire.



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