Voici cet article du Parisien :
L'avion que va découvrir ce matin le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur la chaîne d'assemblage final de l'Airbus A350 à Toulouse ne volera jamais. Il est même destiné à la casse. Rien de malicieux de la part d'EADS, la maison mère d'Airbus. Tout programme aéronautique démarre, en effet, par un appareil que l'on sacrifie aux essais statiques, une véritable séance de tortures pour voir quand les ailes ou le fuselage se fissurent, se déforment, enfin se rompent. Derrière lui, sur la ligne d'assemblage, piaffe l'avion n° 1, celui du premier vol. Son fuselage, déjà assemblé, va bientôt être raccordé à la voilure qui arrive en avion-cargo de Broughton, en Grande-Bretagne, via Brême, en Allemagne, selon la logique du "meccano" industriel européen cher à Airbus.
Question que ne manquera pas de poser le Premier ministre, cet A350 sera-t-il présenté en vol au prochain Salon du Bourget en juin ? Fabrice Brégier, patron d'Airbus, se contentera d'évoquer un premier vol cet été. Le défi peut donc être relevé, mais la marge est très faible. L'été pourrait devenir indien... La première livraison d'un avion de série à Qatar Airways, elle, est attendue au deuxième semestre 2014, avec six mois de retard. Comme tous les programmes aéronautiques, l'A350 peine à tenir son calendrier.
Une quatrième chaîne à Toulouse et 1 800 emplois créés cette année
C'est la version A350-900 de 314 sièges qui est lancée d'abord, les modèles -800 (270 sièges) et -1000 (350 sièges) étant prévus, en principe, trois à quatre ans plus tard. Contrairement à une opinion répandue, l'Airbus A350-900 ne cherche pas à concurrencer directement le Boeing 787-8 Dreamliner, dernier-né de Boeing. Il s'attaque en priorité au Boeing 777-200, qui arrive en fin de vie dans les flottes des compagnies aériennes. Aussi ont-elles passé commande de 558 Airbus A350, un avion affiché au catalogue Airbus au tarif moyen de 277,7 millions de dollars pour le -900.À Toulouse, où sont déjà terminés les A320, A330 et A380, cette quatrième chaîne d'assemblage a nécessité la construction d'une usine prévue pour produire à terme dix avions par mois. Cela représentera alors 40 % du chiffre d'affaires d'Airbus.
L'usine a été baptisée Roger Béteille, du nom du premier patron d'Airbus qui démarra l'entreprise en 1967 avec seulement une secrétaire et un ingénieur. L'avion du début d'Airbus, c'était l'A300, cheval de bataille d'Air Inter, mais aussi d'Air France, de Lufthansa, de Pan Am, etc. Ce biréacteur offrait déjà un fuselage large à deux allées centrales, comme l'A350 qui arrive 45 ans plus tard. Différence majeure, le nouveau-né de 2013 fait appel à 53 % de matériaux composites, ce qui a nécessité le développement de nouvelles technologies d'usinage. Ainsi la poussière de carbone produite lors des opérations de perçage est-elle aspirée à 98 %. 1 500 personnes doivent travailler autour de cette chaîne. Cette année, Airbus recrute 4 000 nouveaux collaborateurs en Europe, dont 1 800 en France.
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