vendredi 7 décembre 2012

Economiser du kéroséne...

Le kérosène coute cher..et avec l'avenir des "carburants fossiles", le prix ne va pas connaitre une diminution...Donc, les compagnies aériennes se sont posées la question : comment réduire nos dépenses de kérosène ?. Si l'on compte déjà les études et réalisations sur le gain de poids (métaux, sièges, emport..) et sur des générations de nouveaux moteurs "moins gourmands", certaines compagnies ont fait des études sur le cout du roulage..cette petite portion pendant laquelle l'avion quitte le satellite pour aller en bout de piste (et bien sur la même chose au retour, de la piste au satellite..). Cette petite étude a donné naissance a une nouvelle idée concernant le roulage...Voici cet article :

Airbus et Boeing ont calculé que, sur les 150 plus grands aéroports du monde, les avions gaspillent jusqu'à 6,6 milliards d'euros par an en kérosène pour leurs manœuvres au sol, qui requièrent 17 minutes de roulage en moyenne. Un énorme gâchis : « Cela représente l'équivalent des bénéfices cumulés de toutes les compagnies aériennes », argumente Antoine Maguin, PDG de TLD, l'industriel français qui va fabriquer le Taxibot, un tracteur d'avions semi-robotisé développé par Airbus, Lufthansa, Siemens et l'israélien IAI (Israel Aerospace Industries). Le prototype a été présenté la semaine dernière sur l'aéroport de Châteauroux (Indre), à plusieurs compagnies aériennes.
Ce programme qui a nécessité une centaine de millions d'euros en R&D, a mobilisé pas moins de 100 ingénieurs. Le fonds européen Clean Sky a apporté 1 million d'euros au projet et Oséo a soutenu TLD. Dans quel contexte est né le Taxibot ? En 2006, IAI s'est rapproché d'Airbus au moment du lancement du programme A380. « Nous avons créé un département aéroportuaire pour répondre aux défis que génère un avion de 580 tonnes », raconte Isabelle Devatine-Lacaze, directrice de ce département opérations aéroportuaires chez l'avionneur. Principal défi : réduire la consommation lors du convoyage de l'appareil. Pour l'heure, Airbus et Boeing interdisent aux engins aéroportuaires de conduire les avions jusqu'à la piste. Ils n'interviennent que sur quelques mètres pour les repousser sur le tarmac après l'embarquement et le débarquement des passagers. « Les jambes de train d'atterrissage ne supporteraient pas l'effort produit par un roulage plus long. Or leur durée de vie équivaut à celle de l'avion, soit quarante ans », ajoute-t-elle.

L'effet « Jack-Knife »

Autre défi : l'effet « Jack-Knife » que les routiers redoutent quand les poids lourds se retrouvent en portefeuille. En clair, un freinage mal réparti et tout le poids se reporte sur les roues avant. La cabine se retrouve écrasée par la remorque. Pour résoudre ce problème, IAI a donc sollicité l'un des principaux fabricants de tracteurs, le tourangeau TLD, qui emploie 1.350 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 310 millions d'euros. Cette PME, qui a réussi son internationalisation en s'implantant près des grands constructeurs aéronautiques avec six usines réparties entre la France, la Chine et l'Amérique du Nord, a planché sur la chaîne de commandes électroniques. Solution : après l'amarrage du tracteur sous les roues de l'avion, le pilote prend la main de ce robot de 25 tonnes (50 tonnes pour les gros-porteurs). Les roues du Taxibot sont toutes articulées, pour une maniabilité accrue. Et toutes les roues freinent en même temps, y compris à l'arrière de l'avion. L'effort est donc réparti, l'effet « Jack- Knife » éliminé. A ce jour, le Taxibot qui a séduit la Lufthansa et un loueur, Bankers Capital, a engrangé 54 commandes pour un montant de 101 millions d'euros. British Airways, Air France et 2 compagnies chinoises sont très intéressées. Sa première mise en service, par la Lufthansa, est prévue au printemps 2013.
Stéphane Frachet, Les Echos

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire