Dans un précédent article, je parlais d'une innovation concernant l'acheminement des avions des satellites d'embarquement jusqu'au bout de pistes. Cette idée vient de remporter un prix, celui de l'innovation. Voici cet article de "L'usine nouvelle"
Le tracteur d'avion "écolo" de TLD, premier lauréat du prix national de l'innovation industrielle
A l’issue d’une cérémonie à laquelle participait Arnaud Montebourg, le groupe TLD, basée à Montlouis en Indre-et-Loire, a remporté la première édition du prix de l’innovation industrielle. Cette société, leader mondial des équipements aéroportuaires a été récompensée pour son "TaxiBot", un tracteur d’avion révolutionnaire qui permet de réduire considérablement la consommation de carburant des avions au sol.
C'est gagné pour TLD. Pour conclure la 3e édition de la Semaine de l’industrie, Arnaud Montebourg a remis samedi 23 mars le prix national de l’innovation industrielle à cette entreprise, basée à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire). TLD remporte ainsi la première édition de ce concours organisé par le Ministère du Redressement productif avec l’appui d’Oséo et dont L’Usine Nouvelle était partenaire.
Un concept innovant de taxiage vert
Principal axe de développement pour le groupe : surfer sur la vague du "green taxiing" ou taxiage vert. Spécialisée dans les équipements aéroportuaires, TLD a en effet été récompensée pour son "TaxiBot". Ce concept innovant de tracteurs d’avions - ces véhicules qui transportent les appareils sur le tarmac - a été développé en coopération avec Airbus et Israel Aerosapace Industry (ISA) notamment.
Le "TaxiBot" est présenté comme le premier engin capable de transporter un appareil plein et moteurs arrêtés, de l’embarquement à la piste de décollage par exemple. Pour l’instant cette opération est réalisée de manière autonome par les avions grâce à l’utilisation de leurs réacteurs, le pilote gérant sa vitesse en freinant ce qui se révèle très consommateur en carburant. Les avions pourront ainsi être tractés sans consommer de carburant alors que la consommation annuelle de fuel pour le garage des avions représenterait une dépense de près de 8 milliards de dollars, soit 20 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère.
"On a aujourd’hui un prototype qui fonctionne sur l’aéroport de Châteauroux (Indre), qui est en fin de certification, et nous aurons dans quelques mois trois tracteurs à Francfort qui seront utilisés par Lufthansa", se félicite Antoine Maguin, directeur général de LTD. Il prévoit les premières commercialisations pour 2014 et de nombreux aéroports dans le monde ont déjà montré des signes d’intérêts.
Un champion caché de l’industrie
"Je pense que tous les gens qui prennent l’avion aujourd’hui dans le monde connaissent TLD ou, au moins, ont vu nos machines", indique Antoine Maguin. TLD est donc un champion caché de l’industrie, "une entreprise de souche française mais à rayonnement international". La société réalise pas moins de 90% de son chiffre d’affaires à l’étranger et continue à prospecter pour développer de nouveaux marchés. Tout un symbole, le président de TLD, en déplacement au Moyen-Orient pour négocier de futurs contrats, était absent à cette cérémonie.
Malgré cette forte présence à l’international, le groupe a tenu à maintenir tant que possible sa production en France, où il a conservé près d'un tiers de ses effectifs. Pour sa nouvelle usine chargée de développer le "TaxiBot", TLD a ainsi choisi la ville de Sorigny, au sud de Tours, et prévoit d'y recruter une centaine de personnes.
Mettre en valeur les acteurs de l'industrie de demain
En pleine crise économique et écologique, le jury a donc choisi un projet novateur permettant de réduire à la fois consommation de carburant et émissions de gaz à effet de serre. Présidé par l'ancienne astronaute et désormais présidente du Palais de la découverte Claudie Haigneré, il avait un peu plus tôt dû départager les 22 lauréats régionaux du prix de l'innovation industrielle. Mais finalement, cette cérémonie qui s'est tenue dans les locaux de l'Ircam (Institut de Recherche et de Coordination Acoustique Musique) était surtout l'occasion de mettre en lumière la diversité des secteurs et la capacité d'innovation des entreprises industrielles françaises.
"La France mène trop silencieusement sa révolution industrielle, a souligné en fin de cérémonie Arnaud Montebourg, c'est une des raisons pour lesquelles nous avons voulu mettre en lumière le travail extraordinaire de ceux qui vont faire l’industrie des années qui viennent". Une opération pour le moins réussie : avec près de 3000 événements dans toute la France, cette Semaine de l’industrie aura contribuée à ouvrir les portes de nombreuses usines au grand public et donner une autre vision d’un secteur en crise mais toujours tourné vers l’avenir.
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